Réparer le passé : héritages culturels et musées à l'épreuve du temps

Restitution de projet

« Réparer le passé : héritages culturels et musées à l’épreuve du temps  » est une exposition sonore, visuelle et plastique réalisée par la classe de 3ème C du collège Sólveig Anspach à Montreuil.

Elle s’inscrit dans le cadre d’un projet pédagogique et culturel porté durant l’année 2023/2024 par le musée sur la question des spoliations et restitutions de biens culturels et du dispositif "La Culture et l’Art au Collège" du Département de la Seine-Saint-Denis.
C’est le fruit de plus de quarante heures de visites culturelles, d’ateliers avec la professionnelle du son Julie Tepe et de débats, sans compter le travail fourni en classe avec leurs enseignant.es Marie Rondou, Sabine Pesier et Vivien Charpentier.

Pourquoi le Musée de l’Histoire vivante s’est engagé dans ce projet ?

À travers ses collections, ses expositions et ses événements scientifiques et culturels, le musée valorise l’histoire des colonisations autant que celle de la Seconde Guerre mondiale. Il apparaissait donc naturel de porter un projet éducatif sur les spoliations et restitutions de biens culturels.

Le musée est par ailleurs géré par l’association pour l’Histoire vivante, une association d’éducation populaire. Ce projet visait, dans cet esprit, à stimuler la curiosité et l’intérêt des élèves pour les musées et le patrimoine culturel. Pour préparer cette exposition, les élèves ont en effet bénéficié de plusieurs sorties culturelles : visites du jardin d’agronomie tropicale et du palais de la Porte Dorée sur les traces des expositions coloniales, du musée du quai Branly ou encore du musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme. C’était également l’occasion de leur proposer des rencontres avec des historien.nes - Coline Desportes, Lise Mész et Tramor Quemeneur – et ainsi remplir une des missions du musée : faire l’interface entre sciences et société. Et puisque cette thématique revêt une dimension éminemment politique, nous avons aussi organisé un temps d’échange au Sénat avec le sénateur Pierre Ouzoulias.

Enfin, il s’agissait de donner quelques clefs de compréhension aux élèves pour qu’ils/elles se saisissent d’un débat qui agite les musées et les met à l’épreuve du temps. Loin d’être nouveau, ce débat est devenu assez vif ces dernières années à travers la question des biens pillés durant la colonisation. 
Réparer le passé, c’est déjà l’éclairer pour mieux le comprendre au présent.

Un sujet vaste et complexe

Vaste géographiquement tout d’abord car c’est une question qui se pose à travers le monde. Vaste historiquement car elle concerne les XIXe et XIXe siècles mais aussi des temps plus lointains puisque certains biens culturels sont hérités de l’Antiquité.
Complexe car c’est une réflexion qui exige des allers-retours entre présent et passé. Complexe également car elle soulève de nombreux questionnements et réflexions d’ordre politique, culturel, diplomatique, économique, juridique, mémoriel ou encore éthique.

Cette complexité, nous avons souhaité l’illustrer en mettant en regard une diversité de biens culturels et tout autant de cas sur lesquels méditer. Les élèves donnent ainsi la parole à des biens spoliés aux juifs pendant la Seconde Guerre mondiale en même temps que ceux pillés durant la colonisation. Ils et elles racontent l’histoire de restes humains et celle de chefs d’œuvre et d’objets divers dont les fonctions et usages ont varié selon le temps et les cultures.
Nous avons également fait le choix de leur proposer des cas moins « évidents », plus « problématique », comme la Joconde, amenée en France par Léonard de Vinci lui-même ou l’obélisque de Louxor offert par le Méhémet Ali à la France.

Les élèves vous présentent ici douze biens culturels à la première personne, avec une approche à la fois sensible et historique.
À chacun.e de se faire sa propre opinion désormais !
 

Projet