Aujourd'hui encore les ouvrières et les ouvriers constituent près du quart de la population active. Depuis 1995, après avoir été quelque peu oubliés, ignorés, journalistes, documentaristes et photographes se sont de nouveau intéressés à elles et eux.
La photographie à caractère social ayant pour sujet l'atelier ou l'usine toute entière, la production, les machines, les chaînes robotisées, et ces femmes et hommes, français mais aussi d'origine immigrée, a de nouveau suscité l'intérêt.
On connaît les photographes célèbres tels Robert Doisneau, François Kollar, Willy Ronis exposés et pour lesquels les catalogues d'expositions et les livres de photographies, en noir et blanc et depuis quelques décennies en couleur sont édités, mais il y en a des dizaines d'autres.
Lily Franey, Jean-François Graugnard et Gérard Mazet, tous les trois de générations et de parcours différents sont de ceux-là. Leurs photographies ont été réalisées des années 1975 à nos jours.
Lily Franey
née en 1947 a travaillé chez Rapho à partir de 1988 et s'est intéressée entre autres sujets à ces femmes en atelier, à ces femmes ouvrières en « métiers d'hommes », mais aussi à ce rapport au travail entre l'homme/la femme et la/les machines, le robot. Son travail a été de nombreuses fois exposé.
Jean-François Graugnard
né en 1952 lui, vient de Photolib et son objectif s'est fixé tout autant sur les Natives d'une réserve indienne aux États-Unis que sur ces travailleurs immigrés travaillant de nuit dans le sous-sol parisien, dans ces longues et interminables voies ferrés du métro éclairé artificiellement.
Gérard Mazet
né en 1957, ancien cheminot, il s'initie tout jeune à la photographie et propose aujourd'hui sur son site Internet des formations. Président du club photo cheminot Paris-Austerlitz, il se spécialise dans la photographie de portraits. En 2019 nous exposions quelques-unes de ces photographies de cheminot.e.s au travail. Il a récemment portraitisé des visages et s'est intéressé à la vie de salarié.e.s, ouvrières et ouvriers.
Tous trois présenteront du mois de mai à décembre 2022 une photographie à caractère social en noir et blanc et en couleur contribuant ainsi remettre dans la lumière celles et ceux qui travaillent, vivent, et aiment encore et toujours au XXIe siècle, en France.